LE CNE ET LE CPE :
CONTRATS POUR LA PRECARITE
Le
CNE (contrat nouvelle embauche) est un contrat qui s’adresse aux petites
entreprises de moins de vingt salariés. Ce contrat permet aux patrons
d’embaucher un jeune de moins de 26 ans avec une période d’essai durant
laquelle il pourra le licencier sans préavis.
Ce
nouveau contrat de précarité a été mis en place par de Villepin pendant ses
«cent jours pour sauver la France» (cent jours et rien !).
Pour
étendre la précarité, de Villepin permet aux plus grandes entreprises avec le
CPE, la même chose qu’avec le CNE .
Il
est clair que le gouvernement fait un
cadeau de noël au Medef avec ces nouveaux contrats :
Une remise en cause du droit du
travail :
Le
patron peut virer son salarié de façon arbitraire,
- ni préavis, ni motivation, ni indemnité
de licenciement –
-
La
période d’essai de deux ans (ne perd-elle pas tout son sens avec une telle
durée !). Le salarié ne peut donc pas se syndiquer, être malade, de peur
de se voir mis à
la porte. Même
les femmes enceintes ne sont plus protégées.
Le
salarié devra se soumettre à son employeur et ne pourra se faire assister des
syndicats.
Plus
de profits pour les patrons :
En
plus de la possibilité de licencier sans préavis les jeunes en CPE et CNE ils
bénéficient d’une exonération totale des cotisations patronale pendant trois
ans lors d’une embauche en CDI d’un jeune de moins de 26 ans (Or, le CPE et le
CNE sont assimilés à des contrats à duré indéterminés). Contrairement aux
salariés, les patrons n’y perdent rien, ils ne font qu’y gagner.
Rien
de mieux pour le Medef que de pouvoir licencier à volonté sans avoir de comptes
à rendre à qui que ce soit. La droite se donne bonne conscience en arguant que
cette mesure favorisera l’embauche puisque les patrons pourront plus facilement
licencier et qu’ils auront moins de pressions de la part des syndicats.
Avant
que le CNE ne soit mit en place, 70% des entreprises prévoyaient de recruter,
dont 40% en CDI et 28% en CDD cette perspective offrait une bien meilleure
sécurité de l’emploi.
Le
CNE et le CPE, quand à eux, n’en apportent aucune, le salarié est pleinement
exposé à la précarité : il n’a aucune assurance sur son avenir
professionnel, il peut être remercié du jour au lendemain. D’où des difficultés
pour se loger, obtenir un crédit …
Enfin on peut dire que le gouvernement n’en
est pas à son dernier tour ; Villepin a déjà annoncé la création d’un CDD
senior qui pourra être conclu à 57 ans pour une durée de 18 mois renouvelable
une fois.
Ainsi,
le gouvernement procède progressivement à une réécriture du droit du travail.
Il
est clair et évident que le CDI est fortement menacé ainsi que les droits des
travailleurs.